Contact 487
Après avoir parlé du Dalaï Lama et de son rôle de support des Etats-Unis contre la Chine, Billy Meier parle brièvement de Raspoutine.
La traduction a été faite à partir de l'anglais et contient donc des imprécisions.
Billy | Billy |
J'ai ici une autre question du bulletin pour laquelle j'ai écrit ce qui suit comme réponse, et tout à fait en accord avec tes explications antérieures, que j'ai, entre-temps, également confirmées par un article du journal. Si tu veux bien écouter... | Hier habe ich nochmals eine Bulletinfrage, zu der ich folgendes als Antwort geschrieben habe, und zwar gemäss euren früheren Erklärungen, die ich inzwischen auch durch einen Artikel einer Zeitschrift bestätigt erhalten habe. Wenn du bitte hören willst … |
Question : | Frage: |
« Raspoutine a-t-il réellement mené une vie dissolue telle qu'elle est décrite de nos jours? | «Hat Rasputin wirklich ein ausschweifendes Leben geführt, wie es heute dargestellt wird? |
Nous sommes convaincus que ce n'était pas le cas. J.Bärtschi, Suisse. | Wir sind überzeugt, dass es nicht so war. J. Bärtschi, Schweiz.» |
Réponse : | Antwort: |
Raspoutine ne mena pas une vie dissolue comme on le lui a attribué. | Rasputin hat nicht ein ausschweifendes Leben geführt, wie ihm angedichtet wird. |
Cette histoire est une calomnie malicieuse, mais il est vrai que son assassinat pourrait être difficilement surpassé en termes de brutalité quand, en 1916, il fut assassiné avec un pistolet .455 Webley par un agent britannique du nom d'Oswald Rayner. | Diese Geschichte ist eine böswillige Verleumdung, hingegen stimmt es, dass der Mord an ihm an Brutalität kaum zu überbieten ist, als er 1916 von einem britischen Agenten namens Oswald Rayner mit einer 455-Webley-Pistole ermordet wurde. |
Bien qu'il fût marié et eût une famille, Raspoutine était un moine itinérant, c'est-à-dire un prédicateur itinérant qui, par influence suggestive, réalisait des «guérisons miraculeuses» qui étaient en réalité des auto-guérisons des malades. | Rasputin war, obwohl er verheiratet war und eine Familie hatte, ein Wandermönch resp. ein Wanderprediger, der durch suggestive Beeinflussung ‹Wunderheilungen› durchführte, die wahrheitlich Selbstheilungen der Kranken waren. |
Aussi, Il parvint à la cour des tsars, où il avait beaucoup d'influence en tant qu'ami de la famille du tsar, en particulier parce qu'il avait sauvé le fils du tsar de la mort par une "guérison miraculeuse". | Dadurch gelangte er auch an den Zarenhof, wo er als Freund auf die Zarenfamilie viel Einfluss hatte, insbesondere weil er den Zarensohn durch eine ‹Wunderheilung› vor dem Tod errettet hatte. |
Cela ne plaisait pas à de nombreux parties de la noblesse russe, raison pour laquelle ils devinrent les ennemis jurés de Raspoutine, cherchaient à lui prendre la vie et le surnommaient le «Saint Diable». | Das gefiel vielen Teilen des russischen Adels nicht, weshalb sie zu Rasputins Todfeinden wurden, ihm nach dem Leben trachteten und ihn ‹Heiligen Teufel› nannten. |
Le 17 décembre 1916, il fut en réalité enlevé et assassiné, à cette fin son meurtrier était cependant l'agent britannique susmentionné qui a agi sur ordre des nobles et de l'Angleterre. | Am 17. Dezember 1916 wurde er dann auch tatsächlich entführt und ermordet, wobei sein Mörder jedoch der besagte britische Agent war, der im Auftrag der Adeligen und Englands handelte. |
L'assassinat de Raspoutine répondait à des objectifs politiques : il mettait en danger la victoire de la Grande-Bretagne dans la Première Guerre mondiale qui faisait rage à ce moment-là. | Der Grund zum Mord waren Rasputins politische Ziele, die im Ersten Weltkrieg, der damals grassierte, den Sieg Grossbritanniens gefährdeten. |
Mais le meurtre de Raspoutine avait encore d'autres raisons, car par cet acte abominable, la révolution russe, depuis déjà si longtemps planifiée, pouvait ainsi gagner du terrain et se réaliser et la famille du tsar pouvait être capturée et assassinée. | Der Mord an Rasputin hatte aber auch noch andere Gründe, denn durch die ruchlose Tat konnte auch die schon lange geplante russische Revolution an Boden gewinnen und durchgeführt sowie die Zarenfamilie gefangengenommen und ermordet werden. |
Raspoutine était le conseiller le plus important de la cour de la famille du tsar russe. | Rasputin war der wichtigste Berater am Hof der russischen Zarenfamilie. |
Comme cela a déjà été expliqué, il a été kidnappé le 17 décembre 1916, le rôle principal étant joué par un conspirateur du nom de Felix Yusopov, qui avait une relation amicale avec l'agent britannique Oswald Rayner. | Wie bereits erklärt, wurde er am 17. Dezember 1916 entführt, wobei ein Verschwörer namens Felix Yusupow die Hauptrolle spielte, der mit dem britischen Agenten Oswald Rayner ein freundschaftliches Verhältnis hatte. |
Raspoutine a été traîné dans la cave d'un palais à Saint-Pétersbourg, où il a été torturé et empoisonné, cependant il put combattre les effets du poison, par conséquent cela n'a pas eu l'effet désiré et il survécut à l'attaque empoisonnée et fut capable fuir. | Rasputin wurde in einen Keller eines Palastes in St. Petersburg verschleppt, wo er gefoltert und auch vergiftet wurde, wobei er jedoch dem Gift entgegenwirken konnte, demzufolge es nicht die erhoffte Wirkung tat, er den Giftanschlag überlebte und fliehen konnte. |
Mais il n'a pas pu aller loin car on lui a tiré dans le dos par deux fois avec un revolver, à cela il a cependant survécu. | Er kam aber nicht weit, denn es wurde zu einem Revolver gegriffen und ihm hinterrücks zweimal in den Rücken geschossen, was er aber auch überlebte. |
Aussi le meurtrier prit son arme à nouveau et a tiré dans le front de Raspoutine. Raspoutine mourut alors immédiatement. | Also griff der Mörder abermals zur Waffe und schoss Rasputin in die Stirn, der nunmehr sofort tot war. |
Ainsi, il a d'abord été grièvement blessé par l'agent britannique Oswald Rayner par plusieurs coups de feu, mais Raspoutine a survécu parce qu'il ne voulait tout simplement pas mourir. | Erst wurde er also durch den britischen Agenten Oswald Rayner mit mehreren Schüssen schwer verletzt, was Rasputin jedoch überlebte, weil er einfach nicht sterben wollte. |
Seul le coup au front l'a vraiment tué. Par conséquent, et de cette façon, il s'agissait finalement d'une exécution professionnelle. | Erst der Schuss in die Stirn tötete ihn wirklich, folglich also in dieser Weise letztlich eine professionelle Hinrichtung stattfand. |
Après cela, Cet homme géant fut ligoté par les conspirateurs de la noblesse et traîné à la rivière glaciale de la Neva, où ils le jetèrent dans l'eau glacée. | Danach wurde der Hüne von den adeligen Verschwörern zusammengebunden und zum vereisten Fluss Newa geschleift, wo sie ihn in das eisige Wasser warfen. |
Naturellement, les assassins ont été rapidement trouvés, pourtant le tsar a mis fin à l'enquête de la police. | Natürlich wurden die Attentäter schnell gefunden, doch stoppte der Zar die polizeilichen Untersuchungen. |
Les conspirateurs affirmaient avoir assassiné Raspoutine parce qu'il exerçait une trop grande influence sur la famille du tsar. | Die Verschwörer gaben an, dass sie Rasputin ermordet hätten, weil er einen zu grossen Einfluss auf die Zarenfamilie ausgeübt hätte. |
Ces déclarations des assassins n'étaient cependant pas la raison réelle pour laquelle le tsar n'est pas intervenu dans l'affaire du meurtre et de son enquête, mais plutôt parce que ce n'était pas un Russe mais un étranger - l'agent britannique Oswald Rayner , Pour être exact - qui était le vrai meurtrier de Raspoutine. | Diese Aussagen der Attentäter waren aber nicht der eigentliche Grund dafür, dass der Zar nicht in die Sache des Mordes und dessen Untersuchung eingriff, sondern es war die Tatsache, dass nicht ein Russe, sondern ein Ausländer, eben der britische Agent Oswald Rayner, der wirkliche Mörder Rasputins war. |
La vraie raison du meurtre était que Raspoutine, aimant la paix, agissait activement pour demander un armistice, afin de mettre un terme à l'état de guerre entre la Russie et l'Allemagne et, en outre, éviter aussi une défaite. | Der wahre Grund des Mordes war der, weil Rasputin, friedliebend, wie er war, sich für einen Waffenstillstand einsetzte, um damit den Kriegszustand zwischen Russland und Deutschland zu beenden und um zudem auch eine Niederlage zu vermeiden. |
Et les chances de réaliser son désir étaient, à cet égard, très bonnes, parce que le tsar - en raison de l'énorme influence de Raspoutine sur la famille du tsar - était prêt à se plier aux souhaits de Raspoutine et à déclarer un armistice. | Und seine Chancen, sich mit seinem Begehr durchzusetzen, standen diesbezüglich sehr gut, denn aufgrund seines enormen Einflusses auf die Zarenfamilie war der Zar gewillt, sich Rasputins Wünschen zu beugen und einen Waffenstillstand auszurufen. |
Mais les Britanniques, qui voyaient leurs plans et la victoire de la Première Guerre mondiale menacés par les objectifs politiques pacifiques de Raspoutine, n'aimaient pas cela. En conséquence, ils introduisirent dans le plan, en tant qu'assassin, un agent qui travailla main dans la main avec les conspirateurs, et dont le plan d'assassinat leur convenait exactement, parce que la noblesse ne voulait pas non plus un armistice. | Das aber gefiel den Briten nicht, die ihre Pläne und den Sieg im Ersten Weltkrieg durch die friedlichen politischen Ziele Rasputins gefährdet sahen, folglich sie einen Agenten als Mörder auf den Plan riefen, der Hand in Hand mit den Verschwörern arbeitete, denen seine Mordpläne genau in ihr Konzept passten, denn auch die Adeligen waren nicht auf einen Waffenstillstand erpicht. |
Si cela avait été le cas, toute l'histoire du monde aurait changé, car la fin de la guerre avec la Russie aurait permis à l'Allemagne de transférer une armée de 350 000 soldats sur le front occidental. | Wäre dieser zustande gekommen, dann hätte sich die ganze Weltgeschichte verändert, weil nämlich ein Ende des Krieges mit Russland es Deutschland ermöglicht hätte, ein Heer von 350 000 Soldaten an die Westfront zu verlegen. |
Il aurait été ainsi possible au Kaiser allemand de placer ses armées contre les armées de France, de Grande-Bretagne et des Etats-Unis, d'en venir à bout et d'être victorieux. | Dadurch wäre es dem deutschen Kaiser möglich gewesen, seine Armeen gegen die Heere Frankreichs, Grossbritanniens und der USA zu stellen und sie niederzuzwingen und zu besiegen. |
Ainsi, l'assassin de Raspoutine, avec son permis de tuer, commit un meurtre de sang froid sur ordre de la couronne britannique, de sorte que, lors de la Première Guerre mondiale, les Alliés purent obtenir la victoire sur l'Empire allemand. | Also verübte der Rasputin-Mörder mit seiner Lizenz zum Töten einen kaltblütigen Mord im Auftrag der britischen Krone, damit im Ersten Weltkrieg die Alliierten den Sieg über das deutsche Kaiserreich erringen konnten. |
Maintenant, ma question à ce sujet est : Est-ce que tout ce que j'ai écrit ici est tout à fait exact ou y a-t--il encore quelque chose d'autre à mentionner ? | Dazu nun meine Frage, ob das Ganze, was ich hier geschrieben habe, seine volle Richtigkeit hat oder ob noch anderes zu erwähnen ist? |
Ptaah | Ptaah |
Il n'y a rien à ajouter à ce que tu as lu, car cela devrait suffire et c’est également juste. | Dem, was du vorgelesen hast, ist nichts hinzuzufügen, denn es sollte genügen und ist auch richtig. |
Il n’y a pas plus d’explications à ajouter parce que ce qui s’est produit est arrivé il y a 94 ans et n’est plus pertinent. | Mehr Aufklärungen in der Sache zu bringen, dazu besteht kein Bedarf, denn das Geschehen trug sich vor rund 94 Jahren zu und ist nicht mehr relevant. |
Fouiller dans les vieilles histoires n’a pas de sens. | In alten Dingen herumzustochern ist unsinnig. |
Traduction :
Billymeierinfrench Février 2017
Source :
http://www.futureofmankind.co.uk/Billy_Meier/Contact_Report_487
Liens :
http://www.apocalypseww1.com/oswald-rayner-lhomme-du-mi6/
Complot contre Raspoutine Félix Ioussoupov, de retour en Russie après ses études en Angleterre, n’apprécie pas l’influence qu’a Raspoutine sur la famille impériale. Une hypothèse de la naissance du complot, par Félix Ioussoupov est qu’il veut se venger du fait que son père, le général Ioussoupov, gouverneur-général de Moscou, a été spectaculairement limogé en 1915 pour avoir critiqué le régime impérial et que sa mère, la princesse Zenaïde, est également déclarée indésirable à la cour après avoir demandé à la tsarine de renvoyer Raspoutine. Le service de renseignements extérieurs du Royaume-Uni quand à lui, n’apprécie pas particulièrement que Raspoutine défende auprès du tsar l’idée que la Russie ne doit pas partir en guerre contre l’Allemagne et qu’il prie le tsar de faire tout en son pouvoir pour l’éviter. Le 16 décembre 1916 à Petrograd, Grigori Raspoutine est invité à un diner chez le prince Ioussoupov où on complote pour l’éliminer. Après une tentative d’empoisonnement, il est blessé par balles. L’autopsie montre que quatre balles sont tirées par au moins trois pistolets différents— l’un d’eux plus expérimenté que les deux autres, tire une balle en plein front à l’aide d’un révolver Webley. Cette arme est règlementaire à la British Army et O. Rayner en possède une personnellement. Une enquête fondée sur les rapports du Secret Intelligence Service montre que les Britanniques redoutent que Raspoutine veuille faire retirer les troupes russes engagées dans la Première Guerre mondiale et laisse entendre que ce tireur est l’officier du renseignement anglais Oswald Rayner.
https://martinbernard.org/2016/12/29/les-dessous-de-la-conspiration-pour-assassiner-raspoutine/
http://www.mystere-tv.com/assassinat-de-raspoutine-et-si-on-refaisait-l-enquete-v3236.html
Assassinat de Raspoutine : et si on refaisait l'enquête ?
...
. Mystique ou diable ?
Toute enquête relative à un meurtre suit un modèle invariable : elle doit permettre d'établir le moyen, le mobile et l'occasion. Cullen doit donc commencer par dresser un profil détaillé de la victime. Qui était Raspoutine, sauvagement assassiné à 47 ans en décembre 1916 ?
Grigori Efimovitch Raspoutine nait en 1869 dans un petit village de Sibérie, dans une famille de paysans illettrés. Il connait une jeunesse turbulente, commettant de petits larcins et abusant régulièrement de l'alcool. Sa vie change cependant radicalement lorsqu'il passe plusieurs mois dans un monastère ; il en ressort transfiguré, voire illuminé, prétendant pouvoir guérir les malades. Il entame alors une vie d'errance sur les routes, prodiguant ses dons de guérisseur partout où il passe.
Sa réputation augmente et atteint bientôt Saint-Pétersbourg, où il fait son entrée en 1903. Dans cette capitale bouillonnante, l'ermite de Sibérie ne tarde pas à acquérir une certaine célébrité. La haute société s'entiche de lui, et notamment les femmes, qui semblent fascinées par son magnétisme et ses manières rudes. Après avoir fait la connaissance du tsar Nicolas et de son épouse, la tsarine Alexandra Feodorovna, Raspoutine devient un familier du palais impérial. Convaincue qu'il peut soulager son fils, le jeune Alexis, atteint d'hémophilie, des souffrances causées par sa maladie, Alexandra Feodorovna s'accroche de plus en plus au guérisseur. Et de fait, Raspoutine semble exercer une influence bénéfique sur le tsarévitch ; plusieurs témoignages attestent même qu'il aurait sauvé la vie de l'enfant à plusieurs reprises.
Mais le pouvoir de Raspoutine commence à déranger. Familier de la famille impériale, il se targue de pouvoir influencer les décisions politiques. Raspoutine attise aussi la colère de certains maris, jaloux de voir l'influence qu'il exerce sur leurs épouses. Derrière cela se dissimule une facette plus sombre du personnage : Raspoutine est obsédé par le sexe et fréquente les prostituées de Saint-Pétersbourg. Des rumeurs de parties fine, d'orgies, circulent à son sujet. Il a un autre vice : c'est un buveur invétéré qui hante, la nuit venue, les nombreux bars et tavernes de Saint-Pétersbourg. Ce comportement, fréquemment étalé dans la presse, a pour conséquence de retourner peu à peu l'opinion contre lui. Les gens le voient maintenant comme un manipulateur qui a pris la famille impériale sous sa coupe ; au Parlement, des députés s'alarment de cette influence néfaste et l'appellent "le diabolique". Raspoutine est alors placé sous la surveillance discrète de l'Okhrana, la police secrète du tsar.
En Russie aussi la situation se dégrade. Le pays, en pleine Première Guerre Mondiale, commence à s'agiter de l'intérieur sous l'effet des premiers soubresauts révolutionnaires. Le pays est attaqué sur tout le front Est, soit plus de 1 500 km allant du nord au sud, il est au bord du gouffre. En 1916, la situation parait si désespérée que le tsar lui-même décide de prendre la tête de ses armées. S'éloignant de Saint-Pétersbourg, il confie le pouvoir à la tsarine, or celle-ci est de plus en plus sous l'influence de Raspoutine.
Contrairement à l'aristocratie, qui est en faveur de la guerre, ce dernier souhaite que cesse le massacre qui voit des milliers de Russes périr au front. Il devient dès lors l'ennemi juré des bellicistes, qui voient avec inquiétude son pouvoir politique grandir et ses proches amis être nommés les uns après les autres aux plus hauts postes gouvernementaux. Raspoutine est devenu l'homme à abattre. Dès lors, le mobile d'un complot tramé par l'aristocratie semble évident : trop gênant, Raspoutine devait être éliminé à tout prix.
. Complot
Reste à présent à revoir le scenario de la nuit du meurtre de Raspoutine tel qu'il est raconté dans la version officielle. Celui-ci a eu lieu au palais Ioussoupov, où résidait le prince du même nom, l'un des hommes les plus riches et les plus puissants de Russie. Les quatre principaux instigateurs de ce complot étaient Vladimir Pourichkevitch, membre du parlement Russe, le docteur Stanislas Lazovert, qui avait été chargé de saupoudrer de cyanure la nourriture servie à Raspoutine, le Grand-duc Dimitri Pavlovitch, cousin de Nicolas II, ainsi que le lieutenant Soukhotine, dont on sait peu de choses sinon qu'il était un ami proche du prince Ioussoupov.
Ce sont les mémoires de ce dernier qui tiennent lieu de version officielle des événements. Le 16 décembre, en début de soirée, le prince Ioussoupov en personne va chercher Raspoutine pour le conduire chez lui. Dans la salle à manger de son palais, du vin et des gâteaux empoisonnés au cyanure attendent l'invité, tandis qu'à l'étage les quatre autres conspirateurs patientent dans un bureau. Raspoutine mange et boit, mais au grand effroi de Ioussoupov, le poison ne semble avoir aucun effet sur lui. Paniqué, et craignant les pouvoirs mystiques que l'on prête à Raspoutine, le prince trouve un prétexte pour s'éclipser à l'étage et alertes les conspirateurs. Ceux-ci lui donnent alors un revolver, lui enjoignant d'abattre Raspoutine.
Ioussoupov redescend et lui tire une balle en pleine poitrine. Raspoutine s'écroule ; le prince remonte aussitôt avertir les conspirateurs. Mais on lui demande s'il est certain que Raspoutine est bien mort ; après tout il a déjà résisté au cyanure ! Pour couper court à leurs questions, Ioussoupov retourne examiner le corps, mais au moment où il se penche sur lui Raspoutine ouvre les yeux et l'attrape par la gorge, tentant de l'étrangler. Affolé, Ioussoupov se dégage et court prévenir ses complices. Tout le monde se précipite en bas ; Raspoutine en a profité pour sortir, il se traine dans la cour du palais comme un animal blessé. Pourichkevitch dégaine alors son pistolet et tire dans le dos de Raspoutine, qui s'effondre. Comme le note Richard Cullen, il y a maintenant deux tireurs, deux armes différentes, et deux versions des faits entre lesquelles l'enquêteur a relevé un certain nombre de différences.
. Troisième homme ?
Pour tenter de comprendre ce qui s'est réellement passé ce soir-là, Cullen va s'intéresser aux photos de Raspoutine qui ont été prises lors de son autopsie. La première photographie montre une blessure par balle sur le côté gauche du corps, blessure qui correspond exactement à celle que Ioussoupov dit avoir infligée à Raspoutine en lui tirant dessus. La deuxième photographie montre une autre blessure par balle, cette fois sur la partie droite du dos de Raspoutine, ce qui concorde là-aussi avec le coup de feu que Pourichkevitch affirme avoir tiré dans la cour du palais alors que Raspoutine s'enfuyait.
Cependant, en examinant cette blessure de près on constate que l'aréole ainsi que le dépôt de poudre qui s'est formé autour de l'impact indiquent que le coup a été tiré presque à bout portant, et non pas depuis le seuil du palais Ioussoupov, comme Pourichkevitch l'affirme dans son récit. Et ce n'est pas tout : une troisième blessure par balle apparait au beau milieu du front, or ni Ioussoupov ni Pourichkevitch ne mentionnent ce fait dans leurs récits respectifs.
Que cache donc ce mystérieux "troisième œil" ? Richard Cullen a toutes les raisons de croire qu'une troisième arme a pu être utilisée lors du meurtre de Raspoutine, et qui dit troisième arme dit troisième homme, ce qui ouvre la piste d'un protagoniste jusqu'ici ignoré par la version officielle des événements. L'enquêteur a cependant besoin de faits afin de corroborer son hypothèse ; pour cela il va se rendre à Moscou afin de rencontrer un éminent criminologue - le professeur Zarov - qui s'est lui aussi intéressé à la piste d'un troisième homme ayant participé à l'assassinat de Raspoutine.
Pour Zarov, l'examen des orifices d'entrée des balles ne laisse planer aucun doute : trois armes différentes ont bien servi à tirer sur Raspoutine. Ioussoupov et Pourichkevitch sont les auteurs des deux premiers tirs, en revanche celui qui a touché Raspoutine en plein milieu du front est indubitablement le fait d'un troisième homme. La précision de ce tir, qui indique que le tireur a pris le temps de viser calmement sa victime, incite Richard Cullen à penser qu'il s'agit peut-être d'un tueur professionnel.
. Nom de code : Ténèbres
Cette piste va le ramener à Saint-Pétersbourg. A l'époque du meurtre de Raspoutine, cette ville était la capitale de la Russie. Dès le déclenchement de la Première Guerre Mondiale, elle devint aussi un véritable nid d'espions où toutes les grandes puissances possédaient leurs "taupes" afin de surveiller les événements et tenter d'en influencer le cours. Au premier rang de ces acteurs de l'ombre se trouvaient les services secrets Britanniques, qui pourraient bien avoir joué un rôle crucial dans le meurtre de Raspoutine.
En effet, vers la fin des mémoires de Ioussoupov, un citoyen Anglais est mentionné à plusieurs reprises. Cet homme, Oswald Rayner, est décrit comme un ami du prince Ioussoupov rencontré à l'université d'Oxford. Ce dernier évoque à demi-mots sa présence le soir de l'assassinat de Raspoutine, mais Rayner y a-t-il joué un rôle quelconque ou bien se trouvait-il là de manière fortuite ? En Angleterre, son neveu livre un témoignage troublant sur cet Oswald Rayner, qui travaillait pour le SIS, l'ancêtre du MI-6, et qui semble bien avoir été présent au palais de Ioussoupov la nuit où Raspoutine fut assassiné.
Cullen va alors tenter d'apprendre ce que faisaient les services secrets Anglais à Saint-Pétersbourg au moment de la mort de Raspoutine, et quel rôle ils auraient pu jouer dans cet assassinat. Pour cela il rencontre Andrew Cook, un spécialiste de l'histoire des services secrets. Ce cernier lui apprend que Raspoutine faisait l'objet d'une surveillance étroite de la part du SIS, préoccupé par son influence grandissante sur le tsar et les décisions politiques prises en Russie. Raspoutine avait même reçu un nom de code : "Ténèbres" ("Dark Forces").
Parmi les agents du SIS présents à Saint-Pétersbourg, l'un des plus influents semble avoir été John Scale (1882-1947), qui entretenait des relations étroites avec l'aristocratie Russe, et notamment avec le prince Ioussoupov. Homme d'action, Scale disposait d'une grande autonomie sur le terrain et pouvait user du "permis de tuer" si les circonstances l'exigeaient. Sa fille, une vieille dame qui vit aujourd'hui en écosse, va livrer à Richard Cullen de précieuses informations au sujet de son père, et notamment qu'il participa à la planification du meurtre de Raspoutine aux côtés des conspirateurs, même s'il n'était pas présent ce soir-là.
. Coup de grâce
Reste maintenant à comprendre pourquoi les services secrets Anglais voulaient tuer Raspoutine. Quel était leur intérêt ? Pour Richard Cullen, il ne fait aucun doute que la réponse est politique et liée au contexte de la Première Guerre Mondiale. Le gouvernement britannique trouvait que Raspoutine exerçait trop d'influence sur le tsar, mais surtout sur la tsarine, qui depuis le départ de son mari sur le front Est avait pris le contrôle des affaires à Saint-Pétersbourg.
Profitant de son ascendant, Raspoutine voulait obtenir d'elle que la Russie se retire du conflit. Or c'était inenvisageable pour les Anglais ; la fermeture du front Est aurait en effet permis aux Allemands de rapatrier leurs troupes sur le front Ouest, déjà précaire pour les Alliés, pour leur y asséner le coup fatal. Si le projet de Raspoutine avait abouti, cela se serait traduit pas le transfert de près de 350 000 soldats Allemands vers le front établi en France : une catastrophe militaire pour les Anglais et leurs alliés.
Pour pallier à ce danger, la seule solution consistait à éliminer Raspoutine. Une note des services secrets Anglais datée de 1916 et adressée à John Scale par l'un des agents basé à Saint-Pétersbourg ne laisse planer aucun doute sur leur implication dans l'assassinat de Raspoutine. L'homme y évoque la fin des "Ténèbres" - le nom de code donné à Raspoutine - et la présence sur place d'Oswald Rayner, chargé de "régler les derniers détails"
.
Par l'intermédiaire de Rayner, les Anglais étaient donc bel et bien impliqués dans le complot contre Raspoutine. Tout porte même à croire qu'ils en étaient les principaux instigateurs. Dès lors le scénario de la nuit fatidique du 16 décembre 1916 se précise. Après avoir réglé tous les détails de l'assassinat de Raspoutine avec leurs alliés Russes, les Anglais dépêchèrent sur place Oswald Rayner afin de s'assurer que celui qu'ils appelaient "Ténèbres" allait bien être éliminé. Ioussoupov et ses compagnons étaient chargés d'exécuter la basse besogne, mais cela ne se passa pas comme prévu : malgré le poison et les balles, Raspoutine ne mourut pas immédiatement.
Pour Cullen, il fut vraisemblablement abattu de deux balles - l'une tirée par Ioussoupov, l'autre par Pourichkevitch - à l'intérieur du palais, avant d'être traîné à travers la cour, comme en atteste la traînée de sang rectiligne que l'on peut voir sur les photos d'époque prises pas la police. Cela signifie que le corps de Raspoutine avait probablement été enveloppé dans un linge pour être transporté, tout le monde croyant à cet instant qu'il était mort. Les conpirateurs l'emmenèrent alors jusqu'à la grille de l'entrée, où une auto attendait pour les conduire jusqu'à la Neva.
C'est à cet instant que Raspoutine, qui vivait encore, dut bouger ou gémir, au plus grand effroi des conspirateurs. Une autre personne, armée d'un pistolet d'un calibre différent de celui des deux autres, s'approcha alors pour tirer le coup de feu fatal en plein milieu du front de Raspoutine. Pour Richard Cullen, il ne fait aucun doute que ce troisième homme était Oswald Rayner, l'agent secret britannique chargé de veiller au bon déroulement de l'opération. Sur les photos d'époque, une tache de sang située près de la grille indique l'endroit où ce coup de grâce fut donné.
14 mois après l'assassinat de Raspoutine, la Russie faisait la paix avec l'Allemagne. Il était toutefois trop tard pour empêcher la victoire des Alliés sur le front Ouest : le meurtre de Raspoutine atteignit finalement son but.
Billymeierinfrench Février 2017
Source :
http://www.futureofmankind.co.uk/Billy_Meier/Contact_Report_487
Liens :
http://www.apocalypseww1.com/oswald-rayner-lhomme-du-mi6/
Complot contre Raspoutine Félix Ioussoupov, de retour en Russie après ses études en Angleterre, n’apprécie pas l’influence qu’a Raspoutine sur la famille impériale. Une hypothèse de la naissance du complot, par Félix Ioussoupov est qu’il veut se venger du fait que son père, le général Ioussoupov, gouverneur-général de Moscou, a été spectaculairement limogé en 1915 pour avoir critiqué le régime impérial et que sa mère, la princesse Zenaïde, est également déclarée indésirable à la cour après avoir demandé à la tsarine de renvoyer Raspoutine. Le service de renseignements extérieurs du Royaume-Uni quand à lui, n’apprécie pas particulièrement que Raspoutine défende auprès du tsar l’idée que la Russie ne doit pas partir en guerre contre l’Allemagne et qu’il prie le tsar de faire tout en son pouvoir pour l’éviter. Le 16 décembre 1916 à Petrograd, Grigori Raspoutine est invité à un diner chez le prince Ioussoupov où on complote pour l’éliminer. Après une tentative d’empoisonnement, il est blessé par balles. L’autopsie montre que quatre balles sont tirées par au moins trois pistolets différents— l’un d’eux plus expérimenté que les deux autres, tire une balle en plein front à l’aide d’un révolver Webley. Cette arme est règlementaire à la British Army et O. Rayner en possède une personnellement. Une enquête fondée sur les rapports du Secret Intelligence Service montre que les Britanniques redoutent que Raspoutine veuille faire retirer les troupes russes engagées dans la Première Guerre mondiale et laisse entendre que ce tireur est l’officier du renseignement anglais Oswald Rayner.
https://martinbernard.org/2016/12/29/les-dessous-de-la-conspiration-pour-assassiner-raspoutine/
Celle-ci, en particulier, le considère comme un homme providentiel, un « staret », une sorte de maître spirituel de la religion orthodoxe [4]. Cette proximité le rend très influent, et attise rapidement les jalousies à la cour, qui accepte mal l’intrusion dans l’entourage du tsar de ce paysan sibérien. Des rumeurs d’orgies et de débauches se répandent alors à son sujet, et une aura mystique et érotique l’entoure. Aujourd’hui, il est cependant difficile de distinguer entre le vrai et les calomnies proférées pour lui nuire et le discréditer [5]. « C’est un sujet délicat », souligne l’historienne russe Olga Utochkina dans un documentaire diffusé en décembre 2016 sur Arte [6][7]. « Ce qu’on peut dire avec certitude, c’est qu’aucune des victimes présumées des agressions ou tentatives d’agressions qui lui ont été attribuées n’a jamais porté plainte. Ces accusations reposent uniquement sur les souvenirs de quelques dames. Et si on y regarde bien, elles ressemblent plutôt à des fantasmes érotiques ».
Une chose est certaine également : à l’approche de la Grande Guerre, Raspoutine dérangeait certains cercles influents proches de Nicolas II, dont la volonté en tant que souverain était faible. Partisan de la paix, fidèle au Tsar et à sa fonction, le moine était vu d’un œil mauvais par les va-t’en guerre agissant à la cour de Russie en lien étroit avec certains intérêts français et britanniques.
http://www.mystere-tv.com/assassinat-de-raspoutine-et-si-on-refaisait-l-enquete-v3236.html
Assassinat de Raspoutine : et si on refaisait l'enquête ?
...
. Mystique ou diable ?
Toute enquête relative à un meurtre suit un modèle invariable : elle doit permettre d'établir le moyen, le mobile et l'occasion. Cullen doit donc commencer par dresser un profil détaillé de la victime. Qui était Raspoutine, sauvagement assassiné à 47 ans en décembre 1916 ?
Grigori Efimovitch Raspoutine nait en 1869 dans un petit village de Sibérie, dans une famille de paysans illettrés. Il connait une jeunesse turbulente, commettant de petits larcins et abusant régulièrement de l'alcool. Sa vie change cependant radicalement lorsqu'il passe plusieurs mois dans un monastère ; il en ressort transfiguré, voire illuminé, prétendant pouvoir guérir les malades. Il entame alors une vie d'errance sur les routes, prodiguant ses dons de guérisseur partout où il passe.
Sa réputation augmente et atteint bientôt Saint-Pétersbourg, où il fait son entrée en 1903. Dans cette capitale bouillonnante, l'ermite de Sibérie ne tarde pas à acquérir une certaine célébrité. La haute société s'entiche de lui, et notamment les femmes, qui semblent fascinées par son magnétisme et ses manières rudes. Après avoir fait la connaissance du tsar Nicolas et de son épouse, la tsarine Alexandra Feodorovna, Raspoutine devient un familier du palais impérial. Convaincue qu'il peut soulager son fils, le jeune Alexis, atteint d'hémophilie, des souffrances causées par sa maladie, Alexandra Feodorovna s'accroche de plus en plus au guérisseur. Et de fait, Raspoutine semble exercer une influence bénéfique sur le tsarévitch ; plusieurs témoignages attestent même qu'il aurait sauvé la vie de l'enfant à plusieurs reprises.
Mais le pouvoir de Raspoutine commence à déranger. Familier de la famille impériale, il se targue de pouvoir influencer les décisions politiques. Raspoutine attise aussi la colère de certains maris, jaloux de voir l'influence qu'il exerce sur leurs épouses. Derrière cela se dissimule une facette plus sombre du personnage : Raspoutine est obsédé par le sexe et fréquente les prostituées de Saint-Pétersbourg. Des rumeurs de parties fine, d'orgies, circulent à son sujet. Il a un autre vice : c'est un buveur invétéré qui hante, la nuit venue, les nombreux bars et tavernes de Saint-Pétersbourg. Ce comportement, fréquemment étalé dans la presse, a pour conséquence de retourner peu à peu l'opinion contre lui. Les gens le voient maintenant comme un manipulateur qui a pris la famille impériale sous sa coupe ; au Parlement, des députés s'alarment de cette influence néfaste et l'appellent "le diabolique". Raspoutine est alors placé sous la surveillance discrète de l'Okhrana, la police secrète du tsar.
En Russie aussi la situation se dégrade. Le pays, en pleine Première Guerre Mondiale, commence à s'agiter de l'intérieur sous l'effet des premiers soubresauts révolutionnaires. Le pays est attaqué sur tout le front Est, soit plus de 1 500 km allant du nord au sud, il est au bord du gouffre. En 1916, la situation parait si désespérée que le tsar lui-même décide de prendre la tête de ses armées. S'éloignant de Saint-Pétersbourg, il confie le pouvoir à la tsarine, or celle-ci est de plus en plus sous l'influence de Raspoutine.
Contrairement à l'aristocratie, qui est en faveur de la guerre, ce dernier souhaite que cesse le massacre qui voit des milliers de Russes périr au front. Il devient dès lors l'ennemi juré des bellicistes, qui voient avec inquiétude son pouvoir politique grandir et ses proches amis être nommés les uns après les autres aux plus hauts postes gouvernementaux. Raspoutine est devenu l'homme à abattre. Dès lors, le mobile d'un complot tramé par l'aristocratie semble évident : trop gênant, Raspoutine devait être éliminé à tout prix.
. Complot
Reste à présent à revoir le scenario de la nuit du meurtre de Raspoutine tel qu'il est raconté dans la version officielle. Celui-ci a eu lieu au palais Ioussoupov, où résidait le prince du même nom, l'un des hommes les plus riches et les plus puissants de Russie. Les quatre principaux instigateurs de ce complot étaient Vladimir Pourichkevitch, membre du parlement Russe, le docteur Stanislas Lazovert, qui avait été chargé de saupoudrer de cyanure la nourriture servie à Raspoutine, le Grand-duc Dimitri Pavlovitch, cousin de Nicolas II, ainsi que le lieutenant Soukhotine, dont on sait peu de choses sinon qu'il était un ami proche du prince Ioussoupov.
Ce sont les mémoires de ce dernier qui tiennent lieu de version officielle des événements. Le 16 décembre, en début de soirée, le prince Ioussoupov en personne va chercher Raspoutine pour le conduire chez lui. Dans la salle à manger de son palais, du vin et des gâteaux empoisonnés au cyanure attendent l'invité, tandis qu'à l'étage les quatre autres conspirateurs patientent dans un bureau. Raspoutine mange et boit, mais au grand effroi de Ioussoupov, le poison ne semble avoir aucun effet sur lui. Paniqué, et craignant les pouvoirs mystiques que l'on prête à Raspoutine, le prince trouve un prétexte pour s'éclipser à l'étage et alertes les conspirateurs. Ceux-ci lui donnent alors un revolver, lui enjoignant d'abattre Raspoutine.
Ioussoupov redescend et lui tire une balle en pleine poitrine. Raspoutine s'écroule ; le prince remonte aussitôt avertir les conspirateurs. Mais on lui demande s'il est certain que Raspoutine est bien mort ; après tout il a déjà résisté au cyanure ! Pour couper court à leurs questions, Ioussoupov retourne examiner le corps, mais au moment où il se penche sur lui Raspoutine ouvre les yeux et l'attrape par la gorge, tentant de l'étrangler. Affolé, Ioussoupov se dégage et court prévenir ses complices. Tout le monde se précipite en bas ; Raspoutine en a profité pour sortir, il se traine dans la cour du palais comme un animal blessé. Pourichkevitch dégaine alors son pistolet et tire dans le dos de Raspoutine, qui s'effondre. Comme le note Richard Cullen, il y a maintenant deux tireurs, deux armes différentes, et deux versions des faits entre lesquelles l'enquêteur a relevé un certain nombre de différences.
. Troisième homme ?
Pour tenter de comprendre ce qui s'est réellement passé ce soir-là, Cullen va s'intéresser aux photos de Raspoutine qui ont été prises lors de son autopsie. La première photographie montre une blessure par balle sur le côté gauche du corps, blessure qui correspond exactement à celle que Ioussoupov dit avoir infligée à Raspoutine en lui tirant dessus. La deuxième photographie montre une autre blessure par balle, cette fois sur la partie droite du dos de Raspoutine, ce qui concorde là-aussi avec le coup de feu que Pourichkevitch affirme avoir tiré dans la cour du palais alors que Raspoutine s'enfuyait.
Cependant, en examinant cette blessure de près on constate que l'aréole ainsi que le dépôt de poudre qui s'est formé autour de l'impact indiquent que le coup a été tiré presque à bout portant, et non pas depuis le seuil du palais Ioussoupov, comme Pourichkevitch l'affirme dans son récit. Et ce n'est pas tout : une troisième blessure par balle apparait au beau milieu du front, or ni Ioussoupov ni Pourichkevitch ne mentionnent ce fait dans leurs récits respectifs.
Que cache donc ce mystérieux "troisième œil" ? Richard Cullen a toutes les raisons de croire qu'une troisième arme a pu être utilisée lors du meurtre de Raspoutine, et qui dit troisième arme dit troisième homme, ce qui ouvre la piste d'un protagoniste jusqu'ici ignoré par la version officielle des événements. L'enquêteur a cependant besoin de faits afin de corroborer son hypothèse ; pour cela il va se rendre à Moscou afin de rencontrer un éminent criminologue - le professeur Zarov - qui s'est lui aussi intéressé à la piste d'un troisième homme ayant participé à l'assassinat de Raspoutine.
Pour Zarov, l'examen des orifices d'entrée des balles ne laisse planer aucun doute : trois armes différentes ont bien servi à tirer sur Raspoutine. Ioussoupov et Pourichkevitch sont les auteurs des deux premiers tirs, en revanche celui qui a touché Raspoutine en plein milieu du front est indubitablement le fait d'un troisième homme. La précision de ce tir, qui indique que le tireur a pris le temps de viser calmement sa victime, incite Richard Cullen à penser qu'il s'agit peut-être d'un tueur professionnel.
. Nom de code : Ténèbres
Cette piste va le ramener à Saint-Pétersbourg. A l'époque du meurtre de Raspoutine, cette ville était la capitale de la Russie. Dès le déclenchement de la Première Guerre Mondiale, elle devint aussi un véritable nid d'espions où toutes les grandes puissances possédaient leurs "taupes" afin de surveiller les événements et tenter d'en influencer le cours. Au premier rang de ces acteurs de l'ombre se trouvaient les services secrets Britanniques, qui pourraient bien avoir joué un rôle crucial dans le meurtre de Raspoutine.
En effet, vers la fin des mémoires de Ioussoupov, un citoyen Anglais est mentionné à plusieurs reprises. Cet homme, Oswald Rayner, est décrit comme un ami du prince Ioussoupov rencontré à l'université d'Oxford. Ce dernier évoque à demi-mots sa présence le soir de l'assassinat de Raspoutine, mais Rayner y a-t-il joué un rôle quelconque ou bien se trouvait-il là de manière fortuite ? En Angleterre, son neveu livre un témoignage troublant sur cet Oswald Rayner, qui travaillait pour le SIS, l'ancêtre du MI-6, et qui semble bien avoir été présent au palais de Ioussoupov la nuit où Raspoutine fut assassiné.
Cullen va alors tenter d'apprendre ce que faisaient les services secrets Anglais à Saint-Pétersbourg au moment de la mort de Raspoutine, et quel rôle ils auraient pu jouer dans cet assassinat. Pour cela il rencontre Andrew Cook, un spécialiste de l'histoire des services secrets. Ce cernier lui apprend que Raspoutine faisait l'objet d'une surveillance étroite de la part du SIS, préoccupé par son influence grandissante sur le tsar et les décisions politiques prises en Russie. Raspoutine avait même reçu un nom de code : "Ténèbres" ("Dark Forces").
Parmi les agents du SIS présents à Saint-Pétersbourg, l'un des plus influents semble avoir été John Scale (1882-1947), qui entretenait des relations étroites avec l'aristocratie Russe, et notamment avec le prince Ioussoupov. Homme d'action, Scale disposait d'une grande autonomie sur le terrain et pouvait user du "permis de tuer" si les circonstances l'exigeaient. Sa fille, une vieille dame qui vit aujourd'hui en écosse, va livrer à Richard Cullen de précieuses informations au sujet de son père, et notamment qu'il participa à la planification du meurtre de Raspoutine aux côtés des conspirateurs, même s'il n'était pas présent ce soir-là.
. Coup de grâce
Reste maintenant à comprendre pourquoi les services secrets Anglais voulaient tuer Raspoutine. Quel était leur intérêt ? Pour Richard Cullen, il ne fait aucun doute que la réponse est politique et liée au contexte de la Première Guerre Mondiale. Le gouvernement britannique trouvait que Raspoutine exerçait trop d'influence sur le tsar, mais surtout sur la tsarine, qui depuis le départ de son mari sur le front Est avait pris le contrôle des affaires à Saint-Pétersbourg.
Profitant de son ascendant, Raspoutine voulait obtenir d'elle que la Russie se retire du conflit. Or c'était inenvisageable pour les Anglais ; la fermeture du front Est aurait en effet permis aux Allemands de rapatrier leurs troupes sur le front Ouest, déjà précaire pour les Alliés, pour leur y asséner le coup fatal. Si le projet de Raspoutine avait abouti, cela se serait traduit pas le transfert de près de 350 000 soldats Allemands vers le front établi en France : une catastrophe militaire pour les Anglais et leurs alliés.
Pour pallier à ce danger, la seule solution consistait à éliminer Raspoutine. Une note des services secrets Anglais datée de 1916 et adressée à John Scale par l'un des agents basé à Saint-Pétersbourg ne laisse planer aucun doute sur leur implication dans l'assassinat de Raspoutine. L'homme y évoque la fin des "Ténèbres" - le nom de code donné à Raspoutine - et la présence sur place d'Oswald Rayner, chargé de "régler les derniers détails"
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Par l'intermédiaire de Rayner, les Anglais étaient donc bel et bien impliqués dans le complot contre Raspoutine. Tout porte même à croire qu'ils en étaient les principaux instigateurs. Dès lors le scénario de la nuit fatidique du 16 décembre 1916 se précise. Après avoir réglé tous les détails de l'assassinat de Raspoutine avec leurs alliés Russes, les Anglais dépêchèrent sur place Oswald Rayner afin de s'assurer que celui qu'ils appelaient "Ténèbres" allait bien être éliminé. Ioussoupov et ses compagnons étaient chargés d'exécuter la basse besogne, mais cela ne se passa pas comme prévu : malgré le poison et les balles, Raspoutine ne mourut pas immédiatement.
Pour Cullen, il fut vraisemblablement abattu de deux balles - l'une tirée par Ioussoupov, l'autre par Pourichkevitch - à l'intérieur du palais, avant d'être traîné à travers la cour, comme en atteste la traînée de sang rectiligne que l'on peut voir sur les photos d'époque prises pas la police. Cela signifie que le corps de Raspoutine avait probablement été enveloppé dans un linge pour être transporté, tout le monde croyant à cet instant qu'il était mort. Les conpirateurs l'emmenèrent alors jusqu'à la grille de l'entrée, où une auto attendait pour les conduire jusqu'à la Neva.
C'est à cet instant que Raspoutine, qui vivait encore, dut bouger ou gémir, au plus grand effroi des conspirateurs. Une autre personne, armée d'un pistolet d'un calibre différent de celui des deux autres, s'approcha alors pour tirer le coup de feu fatal en plein milieu du front de Raspoutine. Pour Richard Cullen, il ne fait aucun doute que ce troisième homme était Oswald Rayner, l'agent secret britannique chargé de veiller au bon déroulement de l'opération. Sur les photos d'époque, une tache de sang située près de la grille indique l'endroit où ce coup de grâce fut donné.
14 mois après l'assassinat de Raspoutine, la Russie faisait la paix avec l'Allemagne. Il était toutefois trop tard pour empêcher la victoire des Alliés sur le front Ouest : le meurtre de Raspoutine atteignit finalement son but.